Manger plus végétal, mission (pas si) impossible ?

28 avril 2025

Légumineuses, fruits, légumes et protéines végétales s’invitent de plus en plus dans nos assiettes. Mais entre bonne volonté et réalité du terrain, le passage à une alimentation plus végétale reste semé d’embûches. Retour sur une après-midi riche en échanges organisée à Euralimentaire, où experts, collectivités et professionnels du secteur ont partagé leurs expériences et leurs doutes.

Un virage urgent... mais compliqué

Végétaliser notre alimentation, tout le monde en parle. La santé, la planète, le portefeuille : les raisons sont nombreuses. Mais pourquoi est-ce encore si compliqué ?

« Sur le principe, on est tous d’accord. Dans la pratique, les freins sont nombreux », résume Marie Dubot, chargée de mission innovation chez Terres Univia.

Entre manque de temps, méconnaissance des produits et préjugés persistants sur les légumineuses, les habitudes alimentaires ont la vie dure. Pourtant, les chiffres sont là : dans les Hauts-de-France, la consommation de fruits et légumes frais a chuté de 13 % entre 2019 et 2022. Et les légumineuses ? Toujours aussi peu présentes dans nos placards.

Des interprofessions en action

Heureusement, les filières végétales ne manquent pas d’initiatives. Terres Univia et Interfel multiplient les campagnes de sensibilisation et ciblent particulièrement la restauration collective, les jeunes et les professionnels de santé.

Objectif : faire tomber les clichés et remettre au goût du jour des aliments jugés parfois trop « rustiques ». Avec humour, créativité et innovation, la communication évolue.

GIF Jamais trop - Campagne Interfel
Extrait de la compagne de communication "Jamais Trop" d'Interfel

« Les légumineuses, ce sont des aliments d’avenir. On a juste oublié comment les cuisiner », insiste Amandine Cochet, déléguée régionale d’Interfel.

Plat composé de légumineuses, schéma sur les légumineuses
Illustration "Une idée légumineuse !", proposée par Terres Univia

La MEL à l’avant-garde

La Métropole Européenne de Lille (MEL), elle, passe à l’action. Projet alimentaire territorial, appui aux agriculteurs, concours de cuisine dans les cantines scolaires… Ici, la végétalisation est un fil rouge politique et social.

Une étude menée avec Junia ISA montre d’ailleurs que 60 % des consommateurs se disent prêts à végétaliser davantage leurs repas. Mais les freins restent bien réels : manque de connaissances, manque de temps, ou encore prix jugé trop élevé.

L’Académie du Végétal : laboratoire d’idées

C’est là qu’intervient l’Académie du Végétal. Cette structure, qui mêle pédagogie, innovation et terrain, accompagne les professionnels à franchir le pas. Formations, événements, base de données de recettes, expérimentations en restauration : elle mise sur le concret.

« Quand un restaurant passe à une carte végétale, il augmente souvent sa fréquentation. Et ça coûte moins cher en cantine scolaire », observe Daniel Falempin, son fondateur.

Éduquer pour mieux transformer

Côté prévention, l’Institut Pasteur de Lille mise sur l’éducation. Avec des outils comme le Popotoscore, qui évalue la part de végétal dans l’alimentation des familles, on tente de transformer les habitudes… sans culpabiliser.

« Le but n’est pas de dire ce qu’il faut ou ne faut pas manger, mais de proposer une boussole alimentaire ludique et positive », explique Léa Tricart, ingénieure nutritionniste.

Végétaliser, un projet de société

Le message est clair : végétaliser les assiettes ne se décrète pas, ça se construit. Par l’expérimentation, l’écoute et la co-construction avec les citoyens.

Prochaine étape : la grande finale du concours d’innovation légumineuses en mai à Lyon. Et un mot d’ordre pour tous les acteurs du changement : faire rimer plaisir, santé et durabilité.

Bonduelle : Stratégie et innovation

Capucine Cronier de Bonduelle a récemment partagé avec enthousiasme la stratégie de communication et de développement produit de l’entreprise. Parmi les initiatives notables, Bonduelle a lancé « Bon Bon Bon », un restaurant expérimental proposant une carte street-food avec des bowls et des sandwichs. Ce projet innovant vise à tester de nouvelles recettes et à recueillir des retours consommateurs pour affiner les futurs produits Bonduelle, tout en offrant une expérience culinaire unique et savoureuse.

Fooh Tempeh : des recettes végétales et locales

Pierre Butruille a présenté avec passion Fooh Tempeh, un projet axé sur la végétalisation des assiettes avec des recettes à base de tempeh, un aliment fermenté à base de soja. Les produits Fooh Tempeh sont 100% végétaux, bio, peu transformés et fabriqués en France. Cette approche locale et durable répond à la demande croissante pour des alternatives végétales de qualité, tout en mettant en avant le savoir-faire et l’engagement écologique de l’entreprise.

Fooh Tempeh packaging
Packaging de Fooh Tempeh, une protéine alternative issue du soja

Une journée riche en découvertes végétales

Pour clôturer cette journée en beauté, un buffet végétal a été proposé par la cheffe Marie-Anne Lacomblez, mettant en avant des créations délicieuses réalisées à partir de produits bruts végétaux de startups Euralimentaire, comme Fromidable et Fooh Tempeh. Une célébration de l’innovation et du goût, qui a laissé tous les participants ravis et inspirés !

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